17 Janvier 2017
RAPHAEL BASSAN
A PROPOS DE LUX PERPETUA
FILM DE MEREJKOWSKY
A la première vision
De L’Abbé Pierre de Merejkowsky,
Je me suis senti secoué,
Par la révolte, toujours au bord de l’explosion,
Qui habite ce film.
Puis, en regardant de près,
J’y ai décerné un processus sophistiqué,
Mettant en jeu et en scène,
Une série de lieux :
Un café, une gare, un bus,
Qui reviennent quasiment en boucle,
Pour illustrer et mettre en espace
La colère de Pierre
Face à notre monde
Creux
Et bourré de mensonges.
Une seconde vision du film
Me vit entrevoir une sorte de palimpseste
Un autre discours, un autre combat affleuraient
Par bribes, avec calme où véhémence.
Pierre évoquait souvent Yvonne.
Une troisième vision me fit identifier Yvonne Huriez,
Cette femme qui fut incarcérée, il y a quarante ans,
Pour une traite impayée.
Le film de Pierre n’était pas
Un film militant, mais un essai.
Le cas Huriez fit grand bruit à l’époque.
Puis a été oublié.
Pierre a connu Yvonne,
Et il nous expose,
De manière discontinue,
Les rapports qu’il a eus avec elle.
Rapports de militants,
Rapports d’amis.
Pierre voit toujours Yvonne.
Il évoque aussi un film auquel
Il aurait participé,
L’Affaire Huriez,
Et dont il se serait retiré
Au motif que le groupe de cinéastes
Voulait substituer son discours,
Ses certitudes,
A ceux d’Yvonne.
J’ai pensé tout de suite
À une séance où les deux films seraient confrontés,
Et la parole de Pierre entendue sur le sujet,
Pierre a approfondi son film.
Il nous en présente, ce soir, une nouvelle version,
Lux Perpetua.
Cette simple mise ne perspective se prolongera après la projection
Par des prises de paroles complémentaires et contradictoires.
Raphael Bassan
Cycle Cinéma Essayiste
Jeudi 19 Janvier 20heures cinéma la clef paris