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L 'ETAT DE NOTRE URGENCE

A PROPOS DU FILM L'ASSEMBLEE DE MARIANA OTERO

A propos du film l’Assemblée de Mariana Otero

 

 

Le film l’Assemblée a pour sujet une Commission du Mouvement Nuit Debout qui se déroula il y a deux ans sur la place de la République à Paris dans la double continuité des attentats fascistes contre Charlie Hebdo et de la sortie du film de François Ruffin Merci Patron qui depuis siège comme député de la République sur les rangs de la France Insoumise.

 

Le film l’Assemblée est un film financé par le CNC, Pathé Cinéma.

 

Son entrée est payante.

Sa distribution en partenariat avec le groupe ACID qui se présente comme une structure d’aide à la distribution des films d’auteur délaissés par le système de distribution est payante.

 

La revendication de cette nécessité commerciale qui s’opposerait à la gratuité mondialisée de Youtube, correspond parfaitement aux choix esthétiques de Mariana Otero

 

Il s’agit pour Mariana Otero, comme pour les tenants du cinéma du réel, de filmer justement le réel, en s’opposant ainsi à toute forme de propagande, de prise de parti, qui selon ces représentants de cette tendance seraient en parfaite contradiction avec les options d’un service public, ici, le Centre National du Cinéma, qui se doit de préserver par sa neutralité idéologique la liberté des consciences, la liberté d’une non dictature étatique.

 

Comme dans la série d’articles publiés dans les Temps Modernes, et par les chaines d’information en continu, Mariana Otero filme ce « qu’elle voit » et donc le foisonnement des commissions présentes sur la place de la République, c’est à dire le spectacle de n’importe quelle commission, agricole, culturelle, syndicale, qui est enjeu de pouvoir.

 

Alors naturellement, quand le mouvement Nuit debout s’arrête il est aisé de conclure au nom de la neutralité "objective" que ca n’a servi à rien, que les jeunes ne pensent qu’à internet, que l’on ne peut rien faire etc etc..

 

Et c’est là où il y a mensonge  et falsification.

 

Evidemment Mariana Otéro, les profs de fac et les Temps Modernes ou non sont parfaitement libres de traiter de ce qu’ils voient , ici une commission Nuit debout, mais là où il y a imposture c’est  qu’ils refusent de voir l’invisibles, c'est-à-dire, tout ce qui existait en dehors des commissions, les rencontres, la rue, les café. C’est tellement plus simple du haut de leur savoir, pour eux , de déclarer voila ce qu’est le réel, le hors champ n’existe pas et ce en parfaite contradiction sur leur proclamation de la nécessité d’une pensée, du refus d’une émotion qu’ils condamnent en s’appuyant justement sur l’absence de philosophie parfaitement réelle de Youtube.

 

Le hors champ justement n’est pas une des fonctions  du cinéma ?

 

La philosophie n'a t elle pas pour mission de s'abstraire de l'émotion "réelle"?

 

Un philosophe Temps Moderne ou non ne doit il pas creuser plus loin, réfléchir, examiner, et ne pas rester dans l’instantanéité du moment qu’il dénonce justement chez les télés officiels et autres Youtube?

Mais pour cela il faudrait que ces intellectuels acceptent  le principe de la vraie rencontre fondée sur un respect mutuel qui n’a rien à voir avec la soumission, la neutralité, et de ne pas se barricader derrière un statut de réalisateur, de profs de fac, de philosophe. 

 

Le hors champ de Nuitdebout exigeait la gratuité, c’est du moins, ce que je peux témoigner, gratuité de la culture, le refus de l’efficacité dite électorale

 

Comment peut-on récupérer par des entrées payantes cet enthousiasme, notre enthousiasme ?

 

Justement au nom de ce réalisme insupportable qui en niant la valeur de  la rencontre informelle, le hasard, s’en prend ainsi insidieusement à tous les réseaux informels qui se mettent en place en dehors des institutions, ignorant dans ce même élan la multiplication des commentaires, propositions  publiés sur les réseaux internet, comme la force de cette volonté collective qui surgit brutalement contre ND des Landes, contre la remise en cause de la valeur Travail qu'ont travesti ces mêmes « observateurs » du réel en une lutte par ailleurs légitime de la défense du code du travail

 

Ce refus de prendre en compte l’invisible correspond pour ces « observateurs du réel » à la seule crainte : perdre leur statut de cinéastes, de philosophes universitaires, de leaders autoproclamés.

Refus qui explique le soutien institutionnel au film L’Assemblée, les commissions régissant leurs rapports de force interne camouflés sous une apparente neutralité .

Rien d’étonnant en ce qu’une commission du CNC ait soutenu un film traitant d’une commission.

 

Un soutien institutionnel  qui débouche  sur l’idée rassurante pour le pouvoir.

Rien ne se fera sans nous le pouvoir, toute expérience qui n’est pas cadrée, que ce soit film, ou une expérience politique, n’aboutit que sur le rien.

L'objectif est atteint.

Pathé peut se réjouir de son apparente "ouverture sur un cinéma différent"

Dans le film l’Assemblée il ne reste plus que l’observation « objective » du regret, du désespoir d’une lutte qui une fois de plus aurait échoué, renforçant ainsi le camp des organisateurs, de ceux qui savent, qui connaissent la prescription miracle.

Mariana Otero, reviens

On t’aime

Ils vont te martyriser, dans leur plan de financement.

Celui qui justement en niant le principe de hasard t'enferme dans la prison de Pouvoir, et de son corollaire la Production.

Le monde ne se mobilisera plus par des slogans édictés par un comité central d’une organisation.

Dans le printemps Arabe nié par ce même réalisme, ou ici à Notre Dame des Landes se développent des luttes informelles débarrassées du patriarcat, de cette monstrueuse loi du nombre.

 

Le Pouvoir n’a plus d’interlocuteur.

 

Vers le blocus ?

 

Pierre Merejkowsky participant Nuit Debout

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